Le Syndrome de l'Intestin Irritable (SII) et la Dyspepsie Fonctionnelle (DF) après une Gastroentérite Aiguë
Objectif
Les troubles de la communication entre l'intestin et le cerveau peuvent apparaître après une gastroentérite aiguë. Cependant, nous savons peu sur l'influence du type de microbe (virus, bactérie, parasite) sur le risque de développer un Syndrome de l'Intestin Irritable (SII) ou une Dyspepsie Fonctionnelle (DF) après une infection. Une étude a été réalisée pour comprendre combien de personnes développent ces troubles après une gastroentérite.
Méthode
Les chercheurs ont examiné des études incluant au moins 50 adultes et suivant leur état de santé pendant au moins 3 mois après une gastroentérite. Ils ont utilisé des méthodes statistiques pour estimer la fréquence de ces troubles et les risques associés.
Résultats
Les chercheurs ont analysé 47 études avec un total de 28 170 participants. Voici ce qu'ils ont trouvé :
- Fréquence des troubles : Environ 14,5 % des personnes ont développé un SII après une gastroentérite, et 12,7 % une DF.
- Durée des symptômes : Près de 40 % des personnes ayant développé un SII après une gastroentérite en souffraient encore plus de 5 ans après.
- Risque accru : Les personnes ayant eu une gastroentérite avaient 4,3 fois plus de risques de développer un SII et 3 fois plus de risques de développer une DF par rapport à celles qui n'ont pas eu de gastroentérite.
- Types de microbes :
- Les parasites étaient les plus souvent associés au SII (30,1 %), suivis par les bactéries (18,3 %) et les virus (10,7 %).
- Parmi les bactéries, Campylobacter était la plus fréquemment liée au SII (20,7 %).
- Les protéobactéries et le virus SARS-CoV-2 augmentaient fortement le risque de SII (5,4 fois plus).
- Pour la DF, le SARS-CoV-2 était associé à une fréquence de 10 %, et les bactéries à 13,6 % (notamment les Enterobacteriaceae à 19,4 %).
- Les parasites étaient les plus souvent associés au SII (30,1 %), suivis par les bactéries (18,3 %) et les virus (10,7 %).
Conclusion
Environ 14,5 % des personnes ayant eu une gastroentérite développent un SII et 12,7 % une DF. Le risque est quatre fois plus élevé pour le SII et trois fois plus élevé pour la DF. Certains microbes, comme les protéobactéries et le SARS-CoV-2, semblent particulièrement liés à ces troubles.
Source : Serena Porcari, Maria Rosa Ingrosso, Marcello Maida, Leonardo Henry Eusebi, Christopher Black, Antonio Gasbarrini, Giovanni Cammarota, Alexander Charles Ford, Gianluca Ianiro. "Neurogastroentérologie.
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